Jean-François Charreau, professeur de lettres classiques, spécialiste du roman africain en français, ancien directeur de l’Institut municipal d’Angers.
Depuis 1920, des écrivains africains s’exprimaient en français. C’étaient tous des hommes… Il fallut attendre les années 80 pour que soudain, plus d’un demi-siècle après, et dans des États indépendants, des femmes prennent la plume.
La formation qu’elles avaient reçue, sociologues, anthropologues, enseignantes, sages-femmes, chefs d’entreprise, leur donnait l’envie de témoigner, d’abord sur la condition de la femme en Afrique. Mariama BA (Une si longue lettre), Angèle RAWIRI (Fureurs et cris de femme) font figure de pionnières, ouvrant un long cortège de positions variées toujours marquées par le souci de dépasser les problèmes posés par… les hommes, les traditions familiales et sociales, entre autres. Nous aborderons ainsi Ken Bugul, Calixthe Beyala, fatou Diome et quelques autres dans des choix forcément arbitraires mais nécessaires pour une heure de présentation. Nous nous limiterons aussi, pour cette fois, aux problèmes de la condition féminine, laissant pour une autre approche les constats sur les migrations, si souvent douloureuses pour les femmes qui voient partir fils ou maris, ou qui sont elles-mêmes contraintes à l’exil.