Michel Pastoureau, professeur des universités.
Définir ce qu’est la couleur n’est pas facile. En retracer l’histoire non plus. Sur les objets, les images, les œuvres d’art, nous voyons les couleurs que les siècles passés nous ont laissées, non pas dans leur état d’origine mais tel que le temps les a transformées. L’écart est parfois considérable. En outre, nous les voyons dans des conditions de lumière sans rapport avec les éclairages anciens, tous produits par des flammes. A ces difficultés s’ajoute l’impossibilité de projeter dans le passé, sans précaution aucune, nos connaissances actuelles, nos définitions, nos classifications, nos sensibilités. Ce n’étaient pas celles des sociétés qui nous ont précédés. Et ce ne seront pas celles des sociétés qui vont nous suivre. Le danger d’anachronisme est là qui guette l’historien à chaque coin de document. La conférence tentera de définir ce que peut néanmoins être une histoire des couleurs et prendra pour fil conducteur l’histoire du bleu dans les sociétés européennes.