Un « voyage » entre poésie et musique qui vient redonner sa vocation de texte déclamé à l’œuvre de Du Bellay. Il est aussi l’occasion pour le chanteur de s’exprimer sur la société d’aujourd’hui qui semble décevoir autant que Rome en 1557. Cette inspiration du passé, Ridan en parle ainsi :
Toutefois, l’artiste dont le nom est comme un reflet en miroir, un palindrome (son prénom est Nadir « dans le civil ») n’est pas une pâle copie de l’écrivain de la Pléiade. Il amène quelques petites nuances de rythme au niveau de l’alexandrin, allonge quelques syllabes et choisit pour refrain de mettre en valeur un distique interrogatif en le retouchant légèrement : « Mais quand reverrai-je, de mon petit village/ fumer la cheminée et en quelle saison ? ». La voix grave et calme du chanteur apporte une certaine force au texte dont les légères distorsions ravivent le sens à nos oreilles de lecteurs, d’auditeur. En outre, il ajoute un couplet à sa chanson (et une strophe au poème ?) :
Naviguant sur la comparaison homérique avec la figure d’Ulysse, Ridan joue sur le nouveau signifiant du mot « sirènes », faisant ainsi référence aux cris stridents des voitures de police et des ambulances (le bruitage est d’ailleurs présent dans l’enregistrement) mais aussi écho aux ensorceleuses malveillantes de l’île des Sirènes, rappelant ainsi la violence ambiante des grandes villes, des zones urbaines françaises. On peut aussi y entendre les réminiscences d’un voyage entre l’Algérie et la France, celui de ses parents arrivés en région parisienne dans les années 70 pour y élever leurs enfants. Pour écouter et regarder le clip vidéo : https://www.youtube.com/watch ?v=WefxVZLhm9U