par Gérard Peylet, professeur à l’université de Bordeaux 3.
Conférence organisée par les Lyriades de la langue française et la Maison Julien Gracq
« Filiation et transmission ne forment qu’un seul thème dans l’œuvre d’Amin Maalouf », véritable fil directeur qui installe dans Origines, livre central, un échange, au-delà de la mort, entre le grand-père et le petit fils. La thématique de filiation et de la transmission est au cœur non seulement de ce livre autobiographique mais de l’ensemble de l’œuvre d’A. Maalouf. L’écrivain romancier et essayiste a deux manières d’aborder ce thème : la manière abstraite et rationnelle des essais (Les identités meurtrières, Le dérèglement du monde), la manière poétique des romans et de l’autobiographie (Les Jardins de lumière, Les échelles du levant, Le Rocher de Tanios, Origines). C’est cette seconde manière que nous étudierons par le bais de l’imaginaire original qui s’y exprime. En comparant les essais et les romans nous verrons que l’image pense au moins autant que le concept, qu’il y a une intelligence imaginative dont l’efficacité ne doit rien à la ratio pure. Efficacité et approfondissement, car les romans qui expriment la vision du monde de l’écrivain à travers des représentations et des mythes vont beaucoup plus loin que les essais sur les malheurs et les bonheurs de la filiation, des appartenances identitaires. Il y a, à l’intérieur de l’imaginaire d’un passeur de cultures comme Maalouf, une force qui n’est pas dite sur le mode du concept mais qui est là et qui nous touche. C’est que nous voudrions montrer.
Lieu : Grenier à sel de la Maison Julien Gracq.
Gérard Peylet, professeur à l’université de Bordeaux, nous parle de cet écrivain franco-libanais, élu à l’académie française.
Gérard Peylet est professeur de littérature moderne et contemporaine à l’université de Bordeaux III, spécialiste de la littérature « fin de siècle » à laquelle il a consacré trois ouvrages :
Les évasions manquées ou les illusions de l’artifice dans la littérature fin de siècle, publié chez Champion en 1986,
La littérature fin de siècle, entre décadentisme et modernité, publié chez Vuibert en 1994,
Huysmans, la double quête, vers une vision synthétique de l’œuvre, publié chez L’Harmattan en 2000.
Il a écrit aussi un ouvrage sur George Sand Le Musée imaginaire de George Sand publié chez Nizet en 2005. Il a dirigé une vingtaine d’ouvrages collectifs et dirige depuis 1998 le Lapril (Laboratoire Pluridisciplinaire de Recherches sur l’Imaginaire appliquées à la Littérature) et, au sein des P.U.B, les collections Eidôlon et Imaginaires et Ecritures.
Né le 25 février 1949 à Beyrouth, Amin Maalouf est un écrivain franco-libanais. Il est élu à l’Académie française en 2011.
Bibliographie :
Romans
Léon l’Africain, Jean-Claude Lattès, 1986. Biographie romancée de Hassan el-Wazzan, dit Léon l’Africain, commerçant, diplomate et écrivain arabo-andalou.
Samarcande, Jean-Claude Lattès, 1988. Biographie romancée du poète et savant Omar Khayyam.
Les Jardins de lumière, Jean-Claude Lattès, 1991. Biographie romancée du prophète Mani.
Le Premier Siècle après Béatrice, Grasset, 1992
Le Rocher de Tanios, Grasset, 1993
Les Échelles du Levant, Grasset, 1996
Le Périple de Baldassare, Grasset, 2000. En 2011, le roman fait l’objet d’une adaptation en bande dessinée par Joël Alessandra.
Les Désorientés, Grasset, 2012
Essais
Les Croisades vues par les Arabes, éditions Jean-Claude Lattès, 1983
Les Identités meurtrières, Grasset, 1998
Origines, Grasset, 2004
Le Dérèglement du monde : Quand nos civilisations s’épuisent, Grasset, 2009
Livrets d’opéra
2001 : L’Amour de loin de Kaija Saariaho ; création en août 2000 au Festival de Salzbourg. édition Grasset, 2001
2004 : Adriana Mater de Kaija Saariaho ; création mondiale en mars 2006 à l’Opéra de la Bastille (Paris). Édition : Grasset, 2006
2006 : La Passion de Simone, oratorio de Kaija Saariaho ; création mondiale 2006 à Vienne
2010 : Émilie de Kaija Saariaho ; création mondiale 2010 à l’Opéra de Lyon